Dans la Quête du Prince Charmant, noble cause avouée ou non commune à toute célib de tout âge, j'ai coutume de dire, selon le bon vieil adage « y'a pas d'mal à s'faire du bien », qu'il n'est pas interdit de se taper les Chevaliers, voire les valets, palefreniers ou tout mâle qui fait envie sur le chemin, en attendant que l'autre ramène sa fraise.
Seulement voilà, j'observe (et je vis un peu aussi!) et je me pose la question: ces 2 activités en sont-elles vraiment 2?
Sont-ce des occupations bien distinctes, comme aller au ciné et faire de la natation, qu'on n'aurait pas l'idée de pratiquer en simultané?
Ou le sport en chambre est-il à la recherche de Mr Right ce que la barre est à la
Danse, partie intégrante de l'activité, un entrainement indispensable, voire le seul moyen d'y arriver?
Vous me direz, avant de passer une Vie avec l'Homme, il faut bien commencer par passer une Nuit.
Certes.
Mais la différence entre la Première Nuit avec l'Être Aimé et la partie de jambes en l'air avec Johnny-beau-gosse, c'est la nature du mâle impliqué: Johnny-machin, on ne pourra rien en faire, à part un objet sexuel, ou à la rigueur un compagnon de beuverie. Et on le sait à la première œillade.
On est arrivée à cette fête toute pimpante, avec une furieuse envie de sxxe, et la proie qu'on a identifié en quelques minutes de prédation le sait, le sent. S'il se laisse chasser, c'est qu'il a la même envie. C'est animal, ce sont nos phéromones en pleine action. Une fois l'envie passée suite à consommation de ladite proie (et vice-versa), quelle chance reste-t-il que celui qui ronfle à vos côtés (ou qui est rentré chez lui pour vous laisser dormir dans le meilleur des cas) et que vous ne connaissez au final ni d'Eve ni d'Adam, soit un homme pour la vie?
Voilà, la distinction majeure repose dans le choix du partenaire, et surtout dans l'approche de la Bête. Un homme pour toujours, ou presque (disons quelques mois, ça s'approche déjà assez bien de l'éternité pour ma part), ça ne se cherche pas comme un toy boy.
Et même si on finit dès la première fois par une nuit torride entre ses bras/jambes/lévres, l'état d'esprit dans lequel on est à son approche est différente. On est intéressée par LUI, et pas que par ses yeux/fesses/pieds. On a envie de le connaître, on partage des trucs - et pas que des fluides corporels.
Bien sûr, là où ça se corse, c'est que dans le cas de l'Amour, les phéromones deviennent folles et ne sont pas du tout aussi utiles que lors qu'elles émettent un doux parfum d'envie de luxure, identifiable les yeux fermés par la grande majorité des mâles humains.
Dans mon cas elles brouillent mon cortex qui génèrent aléatoirement les messages suivants:
· fuis, il ne voudra jamais de toi ce mec merveilleux, arrête de rêver
· c'est bon, c'est Lui, c'est le coup de foudre réciproque, on va vieillir ensemble
Dans le cas du 1er message, ça marche bien, je tremble de peur de me prendre mon râteau, ce qui ne tarde pas à arriver, et justifie mon envie première de fuir.
Dans le second cas, je ne prends même pas la peine de me mettre en valeur, puisque c'est du tout cuit, et en plus le mec panique de me voir si accro alors qu'on ne se connait que depuis 3 heures, et il prend ses jambes à son cou, me laissant interdite et désespérée. Prête à générer le 1er message à la prochaine rencontre.
Bref, nous pouvons en conclure que les 2 activités étudiées ici sont différentes, et ce dès le 1er regard. Et que celle de s'envoyer en l'air est bien plus facile que celle de chercher l'Âmour. Ce qui amène certaines flemmardes à se demander à chaque plan Q si elles n'auraient pas meilleurs temps de transformer le gars – qui en plus a l'avantage d'avoir prouvé ses talents à l'horizontale – en Prince Charmant plutôt que de s'emmerder à aller en chercher un autre. Ben oui, mais non. Revoir à ce sujet l'épisode de Sex & the City où Charlotte rencontre la meilleure « langue » de Manhattan et essaie de se le garder comme fiancé...
Pour se retrouver dans les bras d'un homme qu'on aime (et si possible qui vous aime aussi mais là je sens que j'en demande trop), il faut avoir:
- la patate pour sortir de son canapé rencontrer des gens
- de la chance pour tomber sur un qui va bien
- être dans son assiette ce jour-là pour que vous ne lui tourniez pas le dos en bougonnant qu'il vous faut un autre verre d'un truc alcoolisé
- que lui soit dans son assiette ce jour là pour les mêmes raisons mais à l'envers
- une bonne dose de rêve pour oser y croire
- et, pour commencer, un nuit dans ses bras...
C'est pas gagné, je vous le dis.
Je vais aller me taper un jeunôt aux yeux bleux plutôt.
Spéciale dédicace à ma copine Material Girl, nos discussions sur le sujet ayant largement inspiré ce post.